Une plume dans un océan nocturne [TERMINé]

Invité

La Lune était belle, parfaitement visible dans le ciel dégagé et étoilé. Une brise légère rafraîchissait l’air chaud de l’été installé. Pieds nus, Sunny se promenait sur la plage de sable doux. Vêtue d’un simple drap blanc noué en robe à la manière d’un paréo, ainsi que d’un maillot de bain acheté dans la journée, taille 34 dans laquelle elle rentrait encore malgré ses quatorze ans avancés. Ses longs cheveux relevés en chignon tenu par une baguette, elle admirait la douceur de la nuit qu’elle n’avait jamais tant apprécié que par son silence. Elle s’approcha de la grande étendue d’eau qui s’offrait à ses yeux et laissa les petites vagues écumantes lui lécher les chevilles. La légère froideur de l’Océan lui donna un petit frisson. Elle sourit, retira la baguette de ses cheveux et laissa le vent la décoiffer. Elle se retourna et regarda les traces de pas qu’elle avait laissé derrière elle. Elle était seule sur la plage, hormis une présence féminine qu’elle n’avait pas remarquée. Elle avança dans l’eau jusqu’au genoux, porta ses mains à sa nuque et défit le nœud qui retenait sa robe improvisée, et replia soigneusement le drap. Elle partit le reposer sur la plage et posa quelques galets dessus pour ne pas qu’il s’envole. La jeune fille avança dans l’eau jusqu’à en avoir aux hanches et se laissa tomber entièrement. Elle ressortit la tête quelques secondes plus tard, trempée. Elle se releva et fit un mini-plongeon. Elle coula et frôla le sable de sa main fine, s’amusa à faire une petite vrille en sortant les chevilles et remonta. Elle se rapprocha du bord dont elle s’était peu à peu éloignée et s’aperçut qu’une silhouette l’observait. Elle la détailla et diagnostiqua qu’il s’agissait d’une jeune femme, âgée à vue d’œil d’à peu près vingt ans.

Invité

Les rues étaient désertes et ce n'était pas surprenant étant donné l'heure tardive. Mao avançait lentement dans la ruelle. Seul le bruit de ses pas indiquait sa présence car, s'étant complètement fondue dans l'ombre des maisons, elle était invisible à l'oeil nu . Elle savait précisément où elle voulait aller et n'allait plus tarder à atteindre son but. Bientôt l'odeur salée en provenance de l'océan avait envahi ses narines.
En effet, la ruelle dans laquelle elle se trouvait débouchait sur une large étendue de sable blanc qui séparait le trottoir et les vagues . Quelques pas plus loin elle ôta ses chaussures et plongea ses pieds dans le sable chaud. Elle avança un peu plus et se laissa tomber dans le sable soulevant un petit nuage qui ne tarda pas à se dissiper.
Une silhouette inconnue se dessina à l'horizon. Vêtue d'un simple drap blanc, qu'elle avait nouée derrière son cou la jeune fille avançait les chevilles dans l'eau. Apparemment elle ne l'avait pas vue et ne tarda pas à s'enfoncer jusqu'aux genoux dans les vagues écumantes.
Ses longs doigts fins dénouèrent le drap, qu'elle replia avec soin et partit le déposer sur la plage. Puis s'enfonçant dans l'eau jusqu'au anches plongea, elle recommença ce petit jeu à deux reprises avant de s'apercevoir qu'elle était observée.
Mao avait assisté à la scène avec beaucoup d'attention, le fait qu'une enfant entre treize et quatorze ans se promène toute seule en pleine nuit l'intriguait. Elle vit la sortir précipitamment de l'eau comme si on l'avait prise en fla grand délit, ce qui fit sourire la jeune femme. Se relevant, elle s'approcha, de l'adolescente qui s'était de nouveau enroulée dans son drap. En croisant les yeux émeraude de la jeune fille, la jeune femme fut surprise d'y voir une grande maturité. Elle sourit à la jeune fille, qui avait l'air tendue et dit :

« Pardonnez-moi ma demoiselle, mais que faites vous ici toute seule en pleine nuit ? »

Mao fut ravie de constater que sa voix avait bien pris l'intonation rassurante qu'elle voulait lui donner.

Invité

« Pardonnez-moi mademoiselle, mais que faites-vous ici toute seule en pleine nuit ? »

Sun sortit de l’eau et renoua son drap par la nuque. Avec l’obscurité, Mao n’avait peut-être pas remarqué sa maigreur… avec un peu de chance, elle n’avait peut-être pas vu ses côtes bien dessinées… mais elle pouvait encore voir ses bras et ses jambes osseuses.

« Je me promène. Et vous ? »

Elle sourit. Elle savait que chez elle, cette insolence lui aurait valu une claque, mais elle voulait en quelques sortes « tester » son interlocutrice. C’était étrange, comme petit jeu… elle voulait toujours connaître les réactions. Tester pour mieux manipuler, comme disait le dicton, à moins que ce ne soit autre chose… peu importe. Elle releva un pan de sa « robe » et s’essuya le visage. Puis, elle entortilla ses cheveux pour les essorer avant de les renouer en chignon. Elle sourit encore et s’inclina devant la jeune femme.

« Excusez-moi, je ne me suis pas présentée. Je me nomme Sunny Tashedakae. Veuillez excuser mon peu de vocabulaire dans votre langue, je viens d’Angleterre et ne me suis pas encore bien familiarisée avec le japonais. »

Malgré sa récente arrivée dans le pays, sa connaissance en la langue nipponne était assez impressionnante. Elle releva la mèche de cheveux qui lui tombait dans les yeux et la plaça derrière son oreille droite.

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Un sourire se dessina sur les lèvres fines de l'adolescente.

« Je me promène. Et vous ? »

Le brin d'insolence qu'elle avait glissée dans sa voix n'échappa pas à Mao, mais elle décida de passer dessus. Elle connaissait le petit jeu auquel se livrait la jeune fille, pour y avoir souvent joué avant elle. Elle voulait la « tester », jouer avec sa patience et observer sa réaction pour se faire une meilleure idée de la personne qui se dressait avant elle .
En fait Mao aussi ressentait ce besoin d'observer et analyser les gestes et réactions des autres.
Elle décida de s'amuser un peu avec l'adolescente et de l'amener à se faire avoir par son propre jeu. Alors, elle répondit d'une voix qui ne laissait rien paraître :

« Je me promène moi aussi. Mais dis moi comment tes parents ont-ils pu te laisser sortir à une heure aussi tardive ? »

C'était en quelque sorte une réponse à la provocation de la jeune fille. Malgré son apathie envers les autres, Mao n'aimait pas se faire marcher sur les pieds et surtout pas par une enfant.
Elle la vit enlever une à une les épingles qui maintenaient son chignon en place et essorer sa longue chevelure avant de l'emprisonner de nouveaux en un chignon serré.
Ses lèvres s'étirèrent en un sourire de satisfaction et elle s'inclina devant Mao avant de lui dire :

« Excusez-moi, je ne me suis pas présentée. Je me nomme Sunny Tashedakae. Veuillez excuser mon peu de vocabulaire dans votre langue, je viens d'Angleterre et ne me suis pas encore bien familiarisée avec le japonais. »

La jeune femme trouvait que pour quelqu'un qui venait d'arriver au Japon, elle maîtrisait plus tôt bien la langue nipponne et elle ne se priva pas de le lui faire remarquer :

« Je trouve que vous parlez très bien notre langue. Je m'appelle Mao Ymura et puis-je vous appeler Sunny ? »

Elle n'aimait pas appeler les gens par leurs noms de famille et essayait le plus souvent de l'éviter.

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« Je me promène moi aussi. Mais dis moi comment tes parents ont-ils pu te laisser sortir à une heure aussi tardive ? »

Sunny apprécia la réponse de la jeune femme et sourit. Ce sourire était malgré tout un peu crispé, tendu par la réponse qu'elle allait donner.

« Je n'ai plus de parents. »

*Ou putôt mes parents n'ont plus qu'une fille.*

« Je trouve que vous parlez très bien notre langue. Je m'appelle Mao Ymura et puis-je vous appeler Sunny ? »

« Je vous autorise à m'appeller par mon prénom. Puis-je vous nommer par le vôtre ? »

Elle regarda autour d'elle et vit que la rue était entièrement déserte, hormis un badaud qui boitait tellement il avait bu. Elle secoua la tête en le regardant d'un regard qui inspirait plus le dégout que la pitié. Puis, ses yeux verts se tournèrent de nouveau vers Mao.

Invité

« Je n'ai plus de parents. »

C'était une réponse à laquelle Mao ne s'attendait pas. Une question émergea dans son esprit, mais elle préféra la garder pour elle pour ne plus embarrasser la jeune fille.
Le silence s'abattit sur la plage, seul le bruit des vagues continuait à se faire entendre. Bien qu'elle essayait de garder un visage impénétrable la voile de tristesse qui s'était abattu sur les yeux émeraudes de l'adolescente n'échappa pas à la jeune femme.
Bien que ses parents furent encore en vie, Mao connaissait la sensation qui suivait la perte d'un être chère.
La jeune fille qui s'était sans doute elle aussi aperçut de la lourde atmosphère qui trônait aux alentours, brisa le silence :

« Excusez-moi, je ne me suis pas présentée. Je me nomme Sunny Tashedakae. Veuillez excuser mon peu de vocabulaire dans votre langue, je viens d'Angleterre et ne me suis pas encore bien familiarisée avec le japonais. »

La réponse de Mao ne se fit pas attendre, elle ne souhaitait pas être de nouveaux embarrassée.

« Je trouve que vous parlez très bien notre langue. Je m'appelle Mao Ymura et puis-je vous appeler Sunny ? »

Le sourire était revenu sur les lèvres de Sunny, mais son regard restait froid.

« Je vous autorise à m'appeler par mon prénom. Puis-je vous nommer par le vôtre ? »

En attendant la réponse de Mao, qui s'était plongée dans ses pensées elle observa les alentours. A l'exception d'un ivrogne qui cavalait joyeusement dans la rue, le paysage était désert. Un air méprisant passa sur le visage de la jeune fille.
Pendant ce temps, Mao s'était perdue dans la contemplation de l'adolescente. Elle observait avec horreur les bras et les jambes presque squelettiques de Sunny. Mais le regard insistant de la jeune fille l'empêcha d'aller plus loin dans son examen.

« Bien sûr, tu peux m'appeler par mon prénom. »

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Sunny s'aperçut vite que Mao l'observait, ce qui la fit virer au rouge pivoine. Elle baissa les yeux et se vit projetée quelques années en arrière, du temps ou elle avait sa sonde. Elle ne pouvait même pas monter dans le bus sans qu'on lui lance des regards effarés. La jeune fille était consciente de sa maigreur, mais elle n'y pouvait rien. Est-ce que au moins quelqu'un la comprendrait... Elle était morte à présent, devenue ange sans en avoir eu alors qu'elle en aurait bien eu besoin... Elle secoua la tête et se tira de ses pensées avant que les larmes ne lui montent aux yeux.

«...»

Pendant un instant, elle avait essayé de prendre la parole mais n'y arriva pas, le son ne passait pas sa gorge. Ne voulant pas forcer et briser sa voix, Elle se tut. Puis, trop gênée par la sensation d'être observée, elle dénoua sa robe et rabattit le drap tel un châle pour couvrir ses bras. Ses jambes étaient maintenant à découvert mais cela la génait moins, tant que Mao ne regardait pas au sol. Elle se dirigea sans mot dire vers l'entrée de la plage et renfila ses ballerines qu'elle avait laissées là. Le petit talon, bien qu'aiguille, la grandissait d'un centimètre ce qui n'était pas du luxe étant donné sa petite taille. Elle mit également un pantacourt plié soigneusement à côté des chaussures pour se tenir plus chaud. Puis, sans se soucier de la jeune femme, elle commença à remonter la rue en silence. Elle ne savait même pas où aller.

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Mao vit la jeune fille virer au rouge, elle avait baissé les yeux l'empêchant de croiser son regard. Un air horrifié ne tarda pas à se dessiner sur le visage de la jeune femme, une larme coulait lentement sur la joue de l'adolescente. Elle la vit secouer la tête et essayer de prononcer quelques paroles, mais seuls quelques sons incompréhensibles ont pu s'échapper de sa bouche.
Aparament gênée, elle dénoua le drap blanc et trop grand noué autour de son cou et le rabattit sur sa tête à la manière d'un châle.
Face à celle jeune fille, Mao se sentait perdue. Son cerveau était en ébullition, cherchant un moyen d'arranger la situation. Elle aurait voulu la prendre dans ses bras et dire des phrases réconfortantes, telles que " Ne pleure pas, tout vas bien" ou "Je suis désolée si je t'ai vexée, il n'y a pas à avoir honte", mais les mots restèrent coincées dans sa gorge. Cependant, elle n'eu pas le temps de trouver une autre parade. Sunny avait précipitamment tourné les tallons et se dirigeait à présent vers l'entrée de la plage.
La jeune femme, était à côté de la plaque, déchirée entre le désir de poursuivre l'adolescente et la raccompagner chez elle et l'envie de la laisser partir sans risquer d'aggraver la situation.
Finalement sa culpabilité eu le dessus aidé par le souvenir du visage en larme de Sunny. Elle se précipita sur les pas de la jeune fille en hurlant :

"Hé ! Attends moi !"

Mao se rendais bien compte que la réplique n'était pas très polie, mais de toutes façons si elle pouvait retenir Sunny ne serais que quelques instants ça allai.

[Suite dans les rues]

» Dans l'ombre d'un saul pleureur. (libre) [terminé]
» Enfin chez soi ! [Terminé]
» Et on marche... [Terminé]
» [ Terminé ] Rencontre ( Pv )
» Promenade sous les lampadaires [Terminé]